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sodapop

4 septembre 2008

Today

Lou

Je suis encore dans le gaz quand mon Viet me dit en sortant qu'il croit bien qu'Il est déjà réveillé.
En effet, la porte à peine poussée, je l'entends. Je lève mon corps trop lourd en prenant garde de ne pas trop m'appuyer sur mes talons croqués. Il m'attend, gémissant à genoux, se tortillant le derrière, les mains sur les barreaux du lit.
En le prenant je me dis 'vivement qu'il pleuve'.
Il fait tellement lourd que j'ai déjà l'impression de puer. Je n'ai pris qu'une douche hier. En ce moment deux c'est le minimum.

Pendant qu'il tête à toute vitesse, j'entends son ventre m'engueuler, vite, vite qu'il gargouille.
Le bib à peine enfilé, tout sourire, il me cause dans son langage de pirate tout en se dandinant.
Son nouveau truc c'est d'attrapper tout ce qu'il trouve pour se hisser, triomphant, sur ses orteils. Ce matin il s'accroche à mon genoux, se dresse et me tapote la cuisse.

Je le regarde ouvrir et fermer ses paupières, ses membres agités par son demi-sommeil. Je sirote mon café-crème de soja, et là je me sens légère. Pour la première fois depuis longtemps.
La porte au crochet claque. Y'a du vent aujourd'hui. Peut-être qu'il va enfin pleuvoir sur ce gris trop lumineux ..

Dans un indescriptible plaisir, au milieu de ses dadadas, il me pond son premier caca dans le bain.

Il grandit vite
.


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12 décembre 2007

The last one

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Dernier mois. Quelle heure est-il ? Bon, pas trop à la bourre!
Tout se positionne, de l'enfant aux parents, presque prêts pour la photo de famille. Notre famille à nous, celle qu'on choisi. L'influence est plus grande sur ce qui nous succède.. Les petits habits, mmh, c'est vraiment la partie de plaisir ! Depuis toute jeune j'ai un faible pour la layette, petite note de couleur dans mon adolescence masculine, reflètant sans doute une féminité qui se veut naturelle. J'aime pas les flonflons. Mais les petites chaussettes, ça me fait craquer. Dans les magaz, j'aime poser une joue sur un pyjama velour, toucher un body à peine plus grand que la main et imaginer l'odeur si particulière des tout-petits. Une odeur inter-espèce.. C'est con, on ne peut plus toucher via internet. C'est pourtant vachement pratique le net quand on commence à avoir du mal à se traîner comme ça. Je ne reconnais plus mon corps. Déjà que j'avais un certain mal à me l'approprier, voilà que je ne reconnais plus mes mains, mes pieds (rhâ non, j'te jure, c'est pas les miens), mes seins.. Jusqu'à ma démarche et ce truc, là, cette lueur dans mes yeux. Est-ce que les autres le remarquent, ça ? Bon, pour le bide, je ne me suis pas laisser surpendre; m'y attendais quand même. Et puis je sens bien son utilité, je me vois mal avec le petitou me pesant encore plus sur les boyaux.. C'est bien, qu'il s'étende ce ventre, qu'il nous laisse la place pour respirer à tous les deux. And let it rock.

16 novembre 2007

Lovin' care


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Je me sens bien. Mon quotidien est simple, le rythme est doux, lent. Je respire à pleines narines les odeurs de l'hiver, je me prends un peu la tête sur des petits riens, pas de fêtes, pas d'alcool, ni aucune drogue, pas de rencontres en tourbillon, pas de valise. Alors j'entends la mer, j'ouvre mes fenêtres au soleil et je voyage. Je ne suis plus seule. Et c'est tellement précieux, riche en soi. Je vis et je bouge, à l'interieur. Et je remercie d'avoir la chance de le faire ici, maintenant, dans cette pièce.

26 octobre 2007

Snail-like

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Il fait froid. Je me laisse glisser dans l'hiver comme un gros escargot sur une feuille de salade. Je me demande si on aura de la neige cette année. C'est moche un hiver sans neige. Les arbres sans feuille s'agitant dans un vent glacial, lugubres dans leur nudité.. J'aime l'hiver, c'est ma saison. Je vais pouvoir assouvir mon voyeurisme, comme chaque année. Je vais encore prendre l'indescriptible plaisir de regarder chez les gens. L'hiver, c'est la saison de la maison, du confinage, du cocooning. On est bien chez soi, près du feu si possible, avec les chats en plaid. Alors quand je sors de ma bulle, je jette un oeil dans celle des autres. Mais j'aime pas voir les gens bouger derrière une fenêtre ou quoi. Nan, pas les gens. Juste m'envelopper un peu de leur ambiance. Pour le simple plaisir de me dire que je suis mieux dehors si la lumière est trop crue, la pièce trop dénudée, trop froide, ou de m'imaginer à l'intérieur sur le bon gros sofa si ça me plaît. J'aime que ma présence prenne possession des rues, des champs, des maisons, et des recoins, comme un pur esprit.
Et ça, c'est sûrement pas un truc d'été !
   

25 octobre 2007

Bye Bye Blondie

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Elle sentit, davantage qu'elle ne les vit, ses deux parents accepter la décision. Comment ces deux adultes d'une violence exceptionnelle, d'une rage quotidienne, comment ces deux adultes perclus de douleurs et dépressions, comment pouvaient-ils ignorer qu'elle était simplement leur fille. Comment pouvaient-ils la laisser ici, entre les mains de n'importe qui. Internée. Enfermée. Bouclée.

Virginie Despentes. 


L'HP, lui il connait. Il y a des champs et des fleurs entre cet univers fermé, à part, et moi. Il n'en parle presque jamais. Vivre dans le passé, c'est pas son truc. Mon grand-père ne parlait pas de la guerre lui non plus..
L'HP, la guerre, la prison.. Des expériences symboles. Symboles parce que je ne les ai pas vécu. Symbole d'une violence injustifiée. Je ne peux pas m'empêcher de vomir sur ce que je pense être de l'injustice. Quoi de plus injuste que de voir sa vie, sa santé, son bonheur en fait, entre d'autres mains que les siennes, ne pouvoir rien y faire, ne pas savoir combien de temps ça va durer? Se sentir dégradé à ce point, ça me débecte. L'injustice, l'abus de ceux à qui "on" a fourgué un quelconque pouvoir de rendre justice, c'est grave. C'est grave parce que ça détruit, ça ferme un endroit là-dedans où il devrait encore y avoir du flux.
Le pouvoir dans notre monde d'humains c'est franchement crade.
Avant, on enfermait bien les épileptiques, on brûlait aussi les porteurs d'avis différents. Tout cela pour protèger l'Ordre. L'Ordre si durement établi. Tout cela "pour le plus grand bien". Le problème, c'est que "on" n'est pas très intelligent pour décider comme ça, en gros. No cas par cas. Alors sois semblable et tais-toi. Sinon tu gênes. Tu nous empêches d'être heureux, tu nous empêches de baigner dans un soi-disant bonheur. Alors tu serras écarté, kidnapé, caché.. Ou au contraire tu serviras de valeur d'exemple, comme lorsqu'on pendait sur la place publique. 
Ma colère monte au fur et à mesure que les connexions se font. Ma propre violence justifiée.
La colère. Une putain de puissance. Je l'admire comme on admirait un ouragan ou un éclair d'été: de loin. Je crains sa force de déstruction. Pourtant je suis plutôt amusée qu'on en use! Lancer des éclairs, c'est vraiment le pied sur le coup, ça impressionne. Une réaction logique à une agression. Agressé par la connerie en face, ennuyé par un comportement ou une situation qui pue franchement, éclairs.
Pourtant la colère nous change en merde. Comme un putain de mauvais sort. Parce que la personne qui en use se sent comme une merde, la personne qui s'est pris l'éclair en pleine tronche se sent comme une merde..  Après-coup.
Etrange comme l'agresseur peut devenir soudain victime. Quelqu'un qu'on avait vraiment pas envie de piétiner en hurlant, en fait.
Parfois, ça se passe autrement: c'est l'implosion. Une autre histoire. Plus vicieuse parce que rien en apparence, l'eau qui dort. Et l'apparence, c'est tout ce qui nous importe.. Comme on se plante ! La sensation d'être une sous-merde reste planquée, comme un cafard sous l'évier. On ne fait pas le lien, mais elle ressort. En traître.
 

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21 octobre 2007

Remembering


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Quelques jours à me laver au lavabo, à l'ancienne.
Et je me souviens ..
Dresden.
Ses rues froides et saines, ses habitants distants et saints. Les enfants qu'on emmene à l'école à vélo, à l'arrière, tractés dans des petites tentes-cabane. Des vélos partout ! Le pain complet et compact. L'allemand, langue aimée, tonique et droite, la Pologne et la République Chèque tout près de nous. J'ai vingt ans. Le vent de Russie en plein hiver, les joues en feu sur les vélos rapides, mon haleine fume comme une clope. Je ne fume plus. Mes idéaux.. Mes jurons dans les montées .. Et ma tête rasée .. Un centre bouddhiste sans salle de bain. S'étriquer au lavabo dans le froid, parce que pas de chauffage non plus, le corps plus vigoureux, une redécouverte.
Plus de deux mois et l'oublie d'un trop de confort.
Plus de deux mois et je t'apprécie vraiment, Dresden.
Souvenirs ..
   

15 octobre 2007

Déjà là

Sans_titre_3

Nan tu rêves pas.
Il m'aura bien fallu quinze bons gros jours pour être foutue de taper quelque chose ...
J'ai bougé un peu, avant que je ne puisse définitivement plus décoler des chiottes et du pieu.
Malade ? Handicapée ?
Nan nan, enceinte. 7ème mois. Un garçon.
Il est déjà là. Derrière mes yeux.
T'as déjà vu une femme enceinte qui se caresse le beudon ?
En fait, c'est pas son ventre qu'elle caresse. C'est lui. Comme s'il était déjà là. Pareil. Comme une caresse sur la joue ou un bisou sur la bouche. Pareil.
C'est con une femme enceinte, ça perd les pédales pour un rien. C'est déjà pris jusqu'au cou par quelque chose qui la dépasse. Une seule seconde sépare ses instants de plénitude de la grande détresse. Elle est psychologiquement instable. Héroïquement active, elle se bat pour un mieux. Alors que pour elle-même elle aurait déjà lâché l'affaire depuis longtemps. Elle planifie. Comme jamais. Pense à demain. Les pieds bien encrés dans la terre-mère et se nourrissant de la vie qui poc poc en elle.
Oui, il poc poc, il gigote, il est encore à l'aise.
Profites-en mon canard, bientôt tu pourras plus les déplier comme ça, tes guibolles. Mon amour.
 

1 octobre 2007

Du coq Allan à la chèvre Otine

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Il avait raison, c'est comme déménager.
Il était temps. Quand j'en arrive à ressentir le souffle fantôme des choses trop anciennes, c'est qu'il est temps pour le changement.
Nouveau décor, nouveau nom, ma che libertà ! A défaut d'avoir le niveau pour règner sur mon monde, règner sur la toile, en parfait artiste: savoir faire et défaire, construire des montagnes, les franchir ou les balayer d'un revers de la main et étendre les sables et les déserts.. Un truc dans le style.. Orgasmic !
Un défouloir, un expressoir.. Une thérapie.
Sinon quoi ?
   


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